«Le problème des maires n’est pas la couleur politique»
Hormis sa désignation à la tête de Bouamama, un secteur urbain particulièrement chaud, Houari Boukerche - militant RND qui a hérité de cette charge au lendemain des élections locales de 2007 - estime être confronté aux mêmes contraintes que n’importe lequel de ses pairs, quelle que soit la couleur politique : «Le fait d’appartenir au Rassemblement ne me vaut pas plus de problèmes qu’aux autres délégués de secteurs ou maires même s’il est vrai que je me trouve dans le secteur le plus compliqué de la commune d’Oran. Jusqu’ici, nous n’avons eu aucun problème à travailler au sein de la majorité FLN», affirme-t-il.
Couvrant un territoire de près de 380 hectares situés à la sortie ouest d’Oran, entre Misserghine, Sénia et El Badr, le secteur de Bouamama compte une population estimée à un peu plus de 75 000 âmes, dont une forte proportion occupant quelque 2 000 constructions illicites en attente d’être démolies : «Les conditions de vie de cette population n’incitent pas à l’optimisme et les fléaux sont très nombreux mais nous faisons tout notre possible pour être à l’écoute des préoccupations, à défaut de trouver des solutions», continue-t-il en regrettant le cruel manque de ressources humaines et de moyens matériels qui handicape très fortement le travail quotidien et compromet le lancement de projets de développement de son secteur. Entre la réhabilitation du tissu routier en état de dégradation avancée, l’installation du réseau AEP, la rénovation de l’éclairage public, la problématique de la collecte des ordures, l’amélioration des prestations de services de la commune et la satisfaction des demandes administratives des citoyens… Houari Boukerche reconnaît que les besoins sont lourds et qu’il reste beaucoup à faire pour changer le cadre de vie des habitants de Bouamama : «Malgré le manque de moyens et de coordination avec la commune mère que nous représentons [la commune d’Oran, ndlr], nous ne sommes pas restés les bras croisés et, depuis janvier 2008, nous avons pu améliorer un peu le quotidien de nos administrés. Nous venons de lancer la rénovation de l’AEP pour un montant de 600 millions DA», affirme notre interlocuteur.
Pour autant, au même titre que le manque de ressources humaines et financières, le délégué de Bouamama regrette la carence en communication avec la commune d’Oran et l’absence de «réunions d’évaluation» avec le locataire de l’hôtel de ville : «Jusqu’au jour d’aujourd’hui, le maire d’Oran n’a jamais tenu une rencontre avec nous autres délégués des 12 secteurs urbains de la ville pour juger du travail effectué et prendre connaissance de nos difficultés.» Ce qui, selon Houari Boukerche, pénalise fortement les délégués, contraints de se démener seuls, avec le peu de moyens qui se trouvent à leur disposition : «Et ceci est valable pour l’ensemble des délégués, qu’ils soient du RND ou de tout autre parti», conclut-il.