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Santé à Oran: Au-delà des bilan,l'amère réalité

13 Novembre 2010 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Oran

Dans un bilan rendu public en septembre par la Direction de la santé, il apparaît que la wilaya d’Oran dispose de 3.348 praticiens spécialistes et de 1.026 généralistes, activant dans le secteur public, à travers neuf établissements publics de proximité, trente-six polycliniques,  centres de transfusion sanguine et six centres d’hémodialyse avec cinquante-huit générateurs. Il apparaît également que compte tenu du nombre de la population oranaise estimée à plus d’un million et demi, il existe 2,80 lits pour mille habitants (pour une moyenne nationale de 2), 1 médecin pour 432 habitants, une salle de soins pour 2 375 habitants, un dentiste pour 1 990 habitants, une polyclinique pour 44 016 habitants, un pharmacien pour 2 375 habitants et un psychologue pour 20 652 habitants. Quant aux projets en voie de réalisation, on évoque notamment le centre des brûlés de Bir El Djir, la réalisation de trois  hôpitaux de 240 lits, un centre de transfusion sanguine, un centre intermédiaire pour toxicomanes à Akid-Lotfi et 9 polycliniques. Il est également question de la réalisation d’un bloc des urgences à l’hôpital d’El Mouhgoun, de la construction de deux polycliniques à Aïn El Turck, de l’équipement des maternités en matériel médical, de la réalisation de 30 salles de soins en zone urbaine, d’un labo national de contrôle des produits pharmaceutiques, d’un centre régional du sang, d’un service de la greffe de la moelle au CHUO, d’un centre antidouleurs, d’un centre d’hémodialyse de 20 lits à Sénia...
Les chiffres jugés positifs par les responsables de la santé ne cachent, cependant, pas cette amère réalité que les citoyens vivent au quotidien dans les différents établissements sanitaires de la wilaya d’Oran. De la médiocrité de l’accueil au manque de matériel médical, en passant par l’absence des conditions d’hygiène, du comportement détestable de certains praticiens et du sentiment d’être un laissé-pour-compte dans un pays qui ne jure que par les passe-droits, les motifs du mécontentement des citoyens sont nombreux et variés. «A quoi ça sert d’avoir de nouvelles infrastructures lorsqu’on ne trouve pas de médecin ou qu’on soit obligé d’acheter nous-mêmes le fil chirurgical ?» s’interrogent ces milliers de malades et parents de malades qui se rendent chaque jour dans les établissements hospitaliers d’Oran. «On s’y rend pour être soulagé de la douleur ou de l’angoisse et on ressort encore plus malade ou plus déprimé», concluent-ils  Les indicateurs cités plus haut sont peut-être positifs sur le papier, mais ne traduisent pas la réalité malheureuse de la santé à Oran. Ils ne sont pas de nature à consoler un malade qui se retrouve parfois à coucher à même le sol, sur une literie qu’il a ramenée de chez lui ou cet autre accidenté de la route que l’on a maintenu à jeun pendant près de trois jours sans que son cas soit jugé suffisamment urgent pour être admis au bloc opératoire. Heureusement pour lui, ses parents ont pu l’évacuer dans une clinique privée où il a été opéré de toute urgence.
Cela s’est passé au mois de Ramadhan dernier aux urgences médico-chirurgicales du CHU d’Oran…  

 

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