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Quid du syndrome post-traumatique des rescapés des accidents de la route ?

12 Avril 2012 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Actualités

 

angoisseQui  se soucie des «autres» victimes des accidents de la route, les parents et proches des morts ou des  blessés graves, les automobilistes ou piétons qui n’ont pas été touchés physiquement ou encore les témoins qui ont eu le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment ? Nous savons tous que l’Algérie est au troisième rang mondial du nombre des accidents de la route, que 3.500 à 4.000 morts sont déplorés chaqu e année, que l’excès de vitesse, le non  respect de la signalisation et l’usage du téléphone sont les principaux facteurs de causes des accidents... Mais que savons-nous vraiment des séquelles psycho-traumatiques, invisibles aux non initiés, que lévénement aura provoquées sur les victimes indirectes des accidents de la route et des changements que cela aura induits dans leur vie daprès le drame ? Et que savons-nous des conséquences sociales et économiques que ce syndrome post-traumatique aura entraînés sur le pays dans le sillage des changements qui auront marqué la vie des milliers et milliers de victimes ?  

 

Presque rien, à lévidence. Entièrement pris par la lutte contre lhécatombe des accidents de la route et des moyens à mettre en œuvre pour tenter den diminuer lampleur et les victimes,  lAlgérien en a oublié de se regarder et de chercher en lui-même les changements que plus de dix années de drames routiers - qui ont suivi dix années de terrorisme - ont laissés en lui : «Un accident de la route constitue souvent un événement violent qui, même chez des victimes non blessées, peut laisser des troubles psychiques durables», affirme Louis Crocq, docteur en psychologie et spécialiste en névroses de guerre. Un responsable du ministère de la Santé prévenait, il y a quelques années, que le sujet «peut être uniquement témoin et ne pas avoir été en danger réel. Cela peut constituer un tournant de leur vie. Un chauffeur peut perdre son travail et un écolier peut stopper sa scolarité car il ne voudra plus aller à l'école».

 

.En l’absence de prise en charge post-traumatique de ces victimes et d’un soutien social- ne serait-ce qu’une séance de débriefing qui permet de partager la douleur - nous ignorons combien de chauffeurs refusent désormais de conduire, combien d’écoliers ont arrêté leurs études et de passants, rongés par le souvenir du traumatisme, ont fini par se renfermer sur eux-mêmes. Bref, nous ignorons tout de ces vies gâchées par les accidents de la route, l’absence de prise en charge psychologique et l’indifférence de la société. Les seules victimes qui comptent jusqu’à aujourd’hui sont les morts et les blessés graves

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