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Fabrication d’instruments de musique traditionnels

16 Juin 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Revue de Presse


Un héritage à transmettre

Un projet portant sur la création d’une école de lutherie est en phase de réflexion.
L’annonce de ce projet a été faite, hier, dimanche, dans une allocution prononcée par un représentant du ministère de la Culture, lors d’un colloque international, à l’institut supérieur de musique. «Cette école aura pour vocation la sauvegarde des techniques de fabrication des instruments de musique», a-t-il dit. L’école «assurera une formation académique, fondée sur des méthodologies scientifiques et permettra le transfert du savoir et des expériences de la part des professionnels aux jeunes générations».
Lors du colloque, les participants ont mis l’accent sur la formation nécessaire à la fabrication des instruments de musique. Car cette dernière nécessite, selon eux, «une formation académique en plus du savoir-faire», c’est-à-dire «la transmission de ce savoir de père en fils», et ce, pour garantir la pérennité de ce métier et la sauvegarde de ce legs patrimonial.
La fabrication des instruments de musique selon un savoir-faire traditionnel, nécessitant des techniques et des gestes hérités de père en fils, relève de «la partie matérielle du patrimoine musical», ont estimé les participants, d’où d’ailleurs la nécessité de l’entretenir en vue de le préserver. La fabrication des instruments de musique relève du domaine de l’artisanat. Il se trouve que ce secteur est en continuelle perdition. Sur ce, Rachid Chaffa, maître artisan luthier, déplore «l'absence d'écoles ou d'instituts de formation spécialisés dans la fabrication des instruments de musique», mis à part quelques ateliers, çà et là, qui, selon lui, continuent à œuvrer pour léguer aux générations à venir ce précieux savoir-faire. Même constat pour Mesbah Ali El-Ouahem, maître luthier algérien, qui déplore, lui aussi, «un manque considérable d'ateliers de fabrication et de confection des instruments de musique traditionnels», tout comme il déplore l’absence de formation et d’encadrement dans ce domaine.
C’est pourquoi Rachid Chaffa et Mesbah Ali El-Ouahem ont plaidé pour «la création d’une école spécialisée où des cours pratiques et théoriques seront dispensés aux jeunes apprentis», a-t-il dit. Khalid Belhaïba, maître luthier marocain, qui plaide aussi pour la création d’établissements spécialisés dans la formation pour en assurer la continuité, a fait savoir que même le Maroc, un pays réputé pour son attachement à ses traditions et à son patrimoine, connaît une crise dans ce domaine-là. «Il y a un manque d'écoles ou d'instituts de formation en lutherie dans ce pays», a-t-il relevé. M. Belhaïba a, pour sa part, regretté «le peu d'échanges dans ce domaine entre les pays du Maghreb et le reste du monde arabe», d’où l’urgence de créer un réseau entre les fabricants d’instruments de musique traditionnels arabes et maghrébin dont le luth, le rebab ou encore la cithare. «Ce réseau permettra de se connaître, d’échanger connaissances et savoir-faire et d’entreprendre des projets autour de ce riche patrimoine commun que nous partageons», a-t-il conclu.
(Infosoir - 15 juin 2009)

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