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Les Allemands gèlent leurs investissements en Algérie

27 Mai 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Revue de Presse

Les opérateurs économiques allemands, qui avaient des intentions d’investissements en Algérie, ont gelé leurs projets en attente de clarifications sur les instructions du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a indiqué hier l’ambassadeur d’Allemagne, Son Excellence Matei Hoffmann. «Il y a des investisseurs qui veulent venir mais qui sont déboussolés. Ils attendent des clarifications», a souligné le diplomate allemand qui a animé une conférence de presse conjointement avec Andreas Hergenröther, président de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie, en perspective de la Foire internationale d’Alger. L’ambassade, a-t-il signalé, a demandé des éclaircissements au gouvernement. «On nous a dit que jusqu’à présent, il n’y a pas de décrets d’application et que l’ancienne loi est toujours en vigueur», a-t-il souligné non sans un certain embarras. «L’Algérie a toujours été un pays qui respecte ses engagements et nous sommes confiants que cela va continuer », a-t-il relevé.
Selon M. Hergenröther, ces nouvelles mesures ont freiné les ardeurs des entreprises allemandes qui entendaient investir en Algérie. Et de citer l’exemple de la société Weissker GmbH, spécialisée dans la production de verre, qui prévoyait de s’implanter en Algérie en réalisant une usine de fabrication de micro billes à Mostaganem avec un effectif de 240 personnes.

La maison mère affirme pouvoir se passer des avantages fiscaux qu’offre l’Agence nationale de développement des investissements, mais ne souhaite pas partager le capital de sa filiale algérienne. En d’autres termes, le géant allemand veut garder les 100% des participations, comme c’est déjà le cas pour ses autres usines aux USA, en Russie, en Italie, en Suède, en Bulgarie et en Chine. Autrement, il irait s’installer ailleurs. Des entreprises qui prospectaient pour investir dans les énergies renouvelables ont marqué le pas après que les instructions Ouyahia aient été rendues publiques, selon le DG de la chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie. «Des entreprises allemandes d’importation devaient être créées avec des services après-vente, mais avec les nouvelles mesures, elles vont continuer à traiter avec des bureaux de liaison. Elles ne pourront donc pas offrir des prestations de maintenance des équipements qu’elles ont commercialisés», a regretté M. Hergenröther.

Il fera savoir qu’une réunion a été organisée avec les responsables de ce type d’entreprise qui s’interrogent sur la manière avec laquelle sera appliquée la mesure concernant l’intégration d’un partenaire algérien dans le capital de leurs entreprises. «Ils se demandent comment va être appliquée la mesure des 30%. Est-ce que c’est sur la valeur nominale ou autre ? Nous n’avons aucun texte», souligne-t-il. «Il ne faut pas s’attendre à ce que des entreprises familiales qui n’ont jamais ouvert leur capital à quiconque, ni en Allemagne ni ailleurs, le fassent ici en Algérie», note-t-il encore. «Tout investisseur se pose beaucoup de questions avant de venir dans un pays, notamment par rapport à la sécurité juridique. Il a des motivations purement commerciales», a-t-il ajouté. M. Hergenröther a estimé qu’avec de telles mesures, «le climat n’est pas très favorable pour soutenir la diversification de l’économie qui est nécessaire pour le développement du pays».

Il rappellera qu’en 2008, les exportations algériennes hors hydrocarbures étaient de moins de 2 milliards de dollars, alors que les voisins marocains et tunisiens ont exporté respectivement 19 et 20,5 milliards de dollars. Par ailleurs, les conférenciers ont indiqué qu’une cinquantaine d’entreprises composeront le pavillon allemand. Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Allemagne ont augmenté de 30% en 2008.
(El Watan - 27 mai 2009)

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