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Visas de travail pour l’Italie

27 Mai 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Revue de Presse

Le quota réservé aux Algériens sous-exploité 

L’Italie semble être un pays qui attire peu d’Algériens. La communauté algérienne établie de manière régulière et permanente dans ce pays reste infime par rapport à celles de nos voisins marocains et tunisiens.
Les dernières statistiques établies par les services d’immigration italiens font état de la présence en Italie de 18 735 résidents algériens, alors qu’il y a 400 000 Marocains. Ces données nous ont été fournies hier par Giampaolo Cantini, ambassadeur d’Italie à Alger, lors d’une rencontre avec des médias nationaux. Ainsi donc, la communauté algérienne représente 4% de l’immigration régulière issue de l’Afrique du Nord et 0,8% de la population migratoire globale qui est de 4 millions en 2008. Les émigrés algériens en Italie sont éparpillés dans plusieurs villes importantes de ce pays de la rive nord de la Méditerranée et avec lequel l’Algérie partage beaucoup d’intérêts économiques. On les trouve à la fois à Rome, à Naples, à Milan, à Vicence, à Perugia, à Trevisco et surtout à Brescia. Ils travaillent surtout dans le commerce et le bâtiment. Certains d’entre eux se sont lancés dans la création de petites entreprises dans ce pays qui pullule de PME. On dénombre ainsi 1000 chefs d’entreprise. Mais le quota annuel (institué en 2007) de 1000 titres de séjour pour travail réservé à l’Algérie demeure sous-exploité. En 2008, souligne l’ambassadeur, 415 visas de travail seulement ont été délivrés. Plus de la moitié du quota demeure vacante. La délivrance de ce titre de séjour dépend cependant d’un contrat de travail dans une société en Italie. Les demandes de visa d’affaires ont, en revanche, connu une augmentation de 43% de 2007 à 2008. Quant aux demandes de visa touristique ont évolué de 30% durant la même période. Les flux migratoires vers l’Italie, comme l’indique l’ambassadeur, ont connu une tendance exponentielle, passant ainsi de 500 000 seulement en 1987 à 3 500 000 actuellement. Cela sans compter les émigrés irréguliers dont le nombre s’élèverait à environ 30 000 personnes. Parmi les émigrés, il y a 1,5 million de travailleurs.

Ce sont eux qui produisent 9% du PIB national. Ils sont à la fois dans le bâtiment, la machinerie et le commerce. «Dans la province Brescia, un employé sur cinq est émigré, à Milan un sur sept », souligne M. Cantini, comme pour illustrer le rôle important des émigrés dans l’économie italienne. L’ambassadeur a également abordé le volet concernant l’immigration illégale, affirmant que l’Italie est devenue le quatrième pays de destination des immigrés clandestins. Il relève dans ce contexte que son pays a dû prendre des mesures sévères à l’égard des émigrés illégaux. Un mécanisme de patrouille a été mis en place avec la Libye, qui est considérée comme l’un des pays de transit de migrants clandestins à destination d’Italie. Il souhaite ainsi que cet accord soit élargi aux autres pays de la Méditerranée, car convaincu que ce phénomène ne peut être jugulé par un seul pays. M. Cantini estime que l’Europe entière est concernée et tous les pays de la rive sud de la Méditerranée aussi. Dans ce sillage, il affirme que l’immigration irrégulière est devenue une activité criminelle, qui met en péril la vie de migrants qui sont souvent poussés à une telle aventure par une multitude de problèmes à la fois politique et socioéconomique. Pour lui, l’aspect sécuritaire reste important dans la lutte contre ce phénomène, mais il ne constitue pas la solution. Il précise également qu’un phénomène d’une telle importance et ampleur ne «peut être géré» par des «mesures improvisées». L’ambassadeur reconnaît «le caractère sévère» de la nouvelle loi sur l’immigration clandestine adoptée récemment par l’assemblée italienne et qui est soumise au vote prochain du Sénat. Cette loi qui incrimine l’acte d’entrer de manière illégale dans le territoire italien a suscité l’indignation des associations et ONG locales et régionales. Mais cela ne va pas régler le problème. M. Cantini appelle ainsi à la conjugaison des efforts de tous les pays de la Méditerranée et de l’Europe pour faire face au phénomène de migrants clandestins. Il atteste cependant qu’entre l’Algérie et l’Italie, la coopération dans ce domaine est bonne, citant dans ce contexte l’accord de réadmission signé entre les deux pays en 2006. L’ambassadeur indique au passage que 446 émigrés illégaux algériens ont été rapatriés en 2008.
(El Watan - 27 mai 2009)

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