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Oran : La «bidonvilisation de la ville» offusque le wali

25 Mai 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Oran

Les maires des communes du groupement urbain ont été vivement interpellés, avant-hier, par le wali d’Oran qui s’est offusqué face à ce qu’il a qualifié de «bidonvilisation de la ville». Clôtures des chantiers posées anarchiquement, éclairage public défaillant et système de collecte des ordures inefficace, ce sont là les principaux points noirs qu’a énumérés le wali d’Oran lors du briefing hebdomadaire tenu dans l’enceinte de la salle de l’hémicycle de la wilaya, et des situations qui sont, comme l’a bien précisé le premier responsable de la wilaya, «la honte à la ville d’Oran». «Un chantier tenu par des Chinois est clôturé suivant les normes exigées, de manière esthétique, ne gênant en rien l’architecture de l’hôtel Sheraton et les infrastructures alentours… ce qui n’est pas le cas d’un chantier communal situé face à l’hôtel Royal, à quelques pas de l’Hôtel de ville, clôturé avec tôles et planches et enlaidissant tout le secteur», dira M. Sekrane.

Ce constat fait par le premier responsable de la wilaya qui rappelle l’ignorance -si ce n’est le mépris- des normes, qui ne reflètent pas que des considérations techniques… sera suivi d’un véritable procès contre d’autres institutions activant en d’autres sites de la métropole oranaise.
L’état du chantier de la DLEP (Direction du logement et de l’équipement public) à Haï Zitoun, aux Castors, clôturé lui aussi par de vieux matériaux qui enlaidissent et agressent plus qu’ils n’épargnent aux regards ce qu’ils voulaient cacher servira du bon mauvais exemple à l’orateur qui adressera un véritable appel à l’ordre. Sur ce point, le wali précisera également que «ce n’est pas une question de moyens financiers, mais bien une affaire de bonne gestion et de rigueur dans l’exécution».
Concernant le volet hygiène publique, «la gestion des opérations de collecte des ordures est à revoir», avertira le wali qui, repoussant de quelques minutes l’ordre du jour consacré à la saison moissons-battages et au dispositif anti-incendie pour la saison estivale, a profité de cette occasion de regroupement des responsables communaux pour remettre les pendules à l’heure, pointant du doigt les multiples défaillances qui persistent à Oran ce qui confirme, selon lui, un manque de volonté et d’organisation. «Vous nous avez demandé de l’argent, on vous en a donné!», observera-t-il tout en prenant à témoin la navrante dégradation dans laquelle se trouve le boulevard du Millénium traversant la commune de Bir El D’jir.Il rappellera encore que «l’organisation du nettoyage de la ville n’est pas au point. Il faudra revoir les horaires des collectes!»
Pour ce qui est de l’éclairage public, le wali d’Oran prendra comme exemple de gestion défaillante l’axe routier menant de Aïn El Turck aux Andalouses de la Corniche oranaise qui accueillera bientôt nuit et jour ses armées d’estivants. Ce manque de rigueur dans la gestion de l’éclairage public dans les communes d’Aïn El Turck, Mers El Kébir et El Ançor sera ainsi qualifié de «véritable catastrophe».
La société nationale des transports ferroviaires SNCF, ne sera pas en reste et instruction a été donnée au directeur du Transport de wilaya pour établir une mise en demeure en réponse à l’absence de nettoyage et de désherbage de la voie reliant le port d’Oran à la gare centrale via El Amir, Seddikia et Sidi Bachir. Il faut souligner, à cette occasion, que cette voie stratégique de première importance qui a été, sous le prétexte (réel) de concurrence insoutenable face au transport routier, complètement abandonnée et est même menacée dans ses fondements par des décharges sauvages créées par des riverains (facilement identifiables d’ailleurs si un suivi régulier de ce patrimoine public était effectif) à hauteur de la place du Pont, à Seddikia.
Ces remarques et injonctions du wali d’Oran qui tombent à point sont magistrales à plus d’un titre et ne constituent en somme qu’un écho aux amers constats quotidiens de citoyens déçus par la gestion de leur Cité, et régulièrement dénoncée par les multiples articles spécifiques de presse.
Une mission que les élus chargés de la concrétisation ne semblent pas en mesure de mener de façon régulière et systématique, se basant sur des méthodes «empiriques»… au moment où Oran en sa qualité de locomotive et de vitrine économique s’apprête à une manifestation économique internationale d’envergure particulièrement importante pour le développement de sa technopole gazière et pétrolière, ce GNL16 qui va drainer près de 5000 invités entre politiques, technocrates et scientifiques. Des invités auxquels les infrastructures hôtelières d’Oran n’arriveront pas même à faire face…
(Voix de l'Oranie - 25 mai 2009)
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T
Bonsoir, <br /> très intéressant cet article qui en fait pourrait concerner un bon nombre de métropoles à travers le monde. A Paris, on nous parle toujours de constructions de prestige pour lesquelles on trouve des fonds mais les autres sont à l'abandon et les constructions existantes ne sont plus jamais entretenues.<br /> Le monde vit dans une sorte de fracture entre richesse et pauvreté, ce n'est pas nouveau, mais la faille s'accentue et envahit tous les secteurs: transports, santé, éducation.. Pardon pour m'éloigner du sujet mais je crois que tout est lié et il est donc difficile de ne s'exprimer que sur un point précis.
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