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Des Algériens toujours dans les geôles libyennes

7 Mai 2009 , Rédigé par Samir Ould Ali Publié dans #Revue de Presse

Tripoli veut un échange de prisonniers   

L’insoutenable calvaire des 80 prisonniers algériens qui croupissent dans les geôles libyennes n’est pas près de s’achever. C’est même l’inverse qu’il y a lieu de redouter compte tenu des derniers développements intervenus dans le dossier.

Selon des parents de prisonniers qui nous ont joints hier par téléphone, des autorités judiciaires et des membres de l’association présidée par le fils de Kadhafi, Seif El Islam, ont rendu visite aux ressortissants algériens, condamnés à mort et détenus dans la prison d’El Jadida. L’objet de cette visite, la première du genre, n’est pas de s’enquérir de leurs conditions de détention, mais pour leur expliquer que la fin éventuelle de leur souffrance dépend de la bonne volonté des autorités algériennes. Les membres de la délégation, qui se sont déplacés en prison, s’adressant directement aux Algériens, leur ont dit que les autorités libyennes attendent un geste de la part du ministre algérien de la Justice, autant dire du président de la République. Ce geste serait, ni plus ni moins, que la libération de ressortissants libyens détenus dans des prisons algériennes pour leur implication avérée dans des activités terroristes.
Combien sont-ils, ces Libyens? Où sont-ils détenus? Autant de questions auxquelles il est difficile d’apporter une réponse. Pour le moment, du moins! En tous cas, c’est la première fois que les autorités libyennes posent une telle condition qui s’apparente à un chantage, car elles ne veulent rien de moins qu’un troc immoral. En effet, on ne peut pas mettre sur un même pied d’égalité des prisonniers de droit commun qui relèvent pour la plupart de la correctionnelle avec des terroristes dont les actes ressortent de juridictions criminelles. La question qui se pose, aujourd’hui, est celle de se demander si l’Algérie va accepter ce chantage.
Pour le moment, c’est le silence radio, aussi bien de la part de la Commission que préside Ksentini que du ministère des Affaires étrangères. Ce dernier a, d’emblée, opté pour la stratégie de la discrétion pour régler ce dossier qui risque d’assombrir les relations algéro-libyennes. Des relations qui, du reste, n’ont jamais été au beau fixe à cause des frasques politiques de Kadhafi «le roi des rois d’Afrique».
Pourtant, les familles des détenus algériens, qui sont pour la plupart originaires de l’Est du pays, avaient, à un certain moment, cru à un épilogue heureux de ce dramatique feuilleton après la visite du président Bouteflika à Tripoli. Mais après des mois, rien n’a été fait et c’est Farouk Ksentini, lors de son passage samedi dernier, au Forum de l’ENTV, qui avait relancé le dossier.
Il avait dénoncé énergiquement les conditions de détention des Algériens. Il avait, également, fait état des difficultés de leurs parents à leur rendre visite à cause des tracasseries administratives à la frontière libyenne, en plus du coût du voyage qui revient, selon lui, à, au moins, 100.000 dinars. C’est dire que les perspectives d’un règlement du dossier sont compromises. A moins d’une solution politique -comme c’est souvent d’ailleurs le cas- entre Alger et Tripoli.
(Voix de l'Oranie - 07 mai 2009) 
Lire également Détenus algériens en Libye et L’appel des détenus algériens en Libye
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